ESPACE SAINT-MICHEL

7, place Saint-Michel / 75005 Paris
métro Saint-Michel
Tél : 01 44 07 20 49

  
Cinéma Espace Saint-Michel
  
PROGRAMME DE LA SEMAINE
Les films commencent 10 minutes après l'heure indiquée (sauf exceptions précisées)
 News/GrillesBandes AnnoncesTarifsContact 
  Untitled Document

CYRIL CONTRE GOLIATH de Thomas BORNOT et Cyril MONTANA

SORTIE NATIONALE : 22 Avril 2020

1h26 – France - 2019

 

SYNOPSIS

Cyril, écrivain parisien, n’aurait jamais imaginé que Lacoste, le village de son enfance, puisse un jour être acheté par le milliardaire Pierre Cardin. Alors que rien ne le destinait à ça et poussé par son fils, il décide de s’engager contre cette OPA d’un genre nouveau et entame un véritable bras de fer avec le célèbre couturier.

L’HISTOIRE

Lacoste, magnifique village médiéval de 400 habitants, est situé dans le coeur du parc naturel régional du Luberon.

Dans les années 1950, Lacoste a attiré de nombreux artistes : les surréalistes André Breton, Marx Ernst et René Char, puis, au fil du temps, une succession de sculpteurs, peintres et poètes du monde entier qui s’y sont installés.

Dans les années 1970, l’artiste américain Bernard Pfriem s’est établi au village et y a créé son école d’art, attirant chaque année des dizaines d’étudiants américains. Lacoste est ainsi devenu un lieu de mélange singulier et heureux, entre culture artistique et culture rurale.

Au début des années 2000, le couturier Pierre Cardin a racheté les ruines du château du marquis de Sade qui domine le village pour le restaurer. Mais, il ne s’est pas arrêté là. Il a entrepris d’acquérir une à une les maisons et les commerces du centre du village.

Aujourd’hui, il possède près de 40 maisons et une dizaine de boutiques. Il les réaménage à sa manière, puis les laisse vides et inexploitées.

Ce qui au départ était annoncé comme un projet hôtelier et culturel, s’est transformé, au fil des ans, en une simple opération de prédation… et en drame pour le village et ses habitants.

Aujourd’hui, les rues de Lacoste sont désertes, les magasins fermés, les habitants déplacés.

Comment sauver Lacoste ?

Cyril Montana, écrivain, la quarantaine, a ce caractère enjoué et volontaire, forgé par l’ambiance artistico-libertaire de Lacoste dans les années 1970.

Monté à Paris après ses études, c’est tardivement qu’il découvre les agissements du couturier à Lacoste. Révolté, il décide de s’y opposer.

Mais comment faire quand on n’est pas particulièrement un activiste professionnel ? Par où commencer, quelle stratégie adopter ? Il y a une guerre à mener, mais avec quelles armes ? Quels alliés ?

Le film nous fait vivre trois années de lutte d’un Cyril, parfois naïf, mais joyeux et infatigable, contre un Goliath, monarque lointain, méprisant, sûr de lui et du pouvoir qu’il tient de sa fortune.

UN MEMBRE DU CLUB DES ULTRA-RICHES

Depuis une dizaine d’années, en marge du Forum Économique de Davos, l’ONG anglaise Oxfam publie une étude sur la répartition des richesses dans le monde. En 2010, un chiffre bouleverse l’opinion publique. Oxfam révèle que les 388 personnes les plus riches de la planète possèdent à eux seuls autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

En 2020, le rapport d’Oxfam montre qu’il suffit aujourd’hui de comptabiliser la fortune des 26 personnes les plus riches du monde pour égaler ce que possède la moitié la plus pauvre de la planète.

Ce phénomène d’extrême concentration des richesses dans les mains d’une poignée de personnes peut aussi s’illustrer par le fait qu’en 2019, 82% de la richesse produite a été captée par les 1% les plus riches.

Pierre Cardin ne fait pas partie de ces 26 multimilliardaires. Mais avec des revenus estimés à 80 millions d’euros en 2019, il se classe à la 150e place des fortunes françaises. Il appartient incontestablement à cette classe des ultra-riches qui s’accapare et concentre, chaque année, un peu plus de richesse.

BIOGRAPHIES

Cyril Montana est romancier et communiquant. Ses romans sont parus chez Le Dilettante et chez Albin Michel. Il a aussi publié un essai sous la forme d’une fable contemporaine Le Bonheur de refaire le monde aux éditions Buchet Chastel. Il a également travaillé dans la communication, notamment à la création du "Forum pour une économie positive" en tant que coproducteur. Il a aussi été chroniqueur et producteur à France Culture.

Thomas Bornot est producteur et réalisateur de documentaires. Il a notamment réalisé Le jeu de la mort pour France 2 en 2010 (sélectionné au Festival de Toronto et Prix Italia du documentaire). Mais aussi Vous êtes libre pour France 5 en 2012
Le web doc Génération Quoi ? en 2013
Et Love me Tinder pour France 4 en 2014

Il a aussi produit une vingtaine de films pour la télévision dont :

Manipulations, une histoire française (France 5, Jean Robert Viallet)
Génération quoi ? (France 2, Laetitia Moreau)
Immigration et délinquance (France 2, Gilles Cayate)
A quoi rêvent les jeunes filles ? (France 2, Ovidie Raziel)

ENTRETIEN AVEC CYRIL MONTANA ET THOMAS BORNOT

Cyril, " Cyril contre Goliath " raconte ton histoire pour sauver ton village d’enfance des griffes du milliardaire Pierre Cardin. Comment vous êtes-vous rencontrés avec Thomas Bornot pour la réalisation de ce documentaire ?

CM - Quand j’ai réalisé, tardivement, ce que Pierre Cardin était en train de faire à Lacoste, j’en ai parlé à Gabriel Sobin, un ami sculpteur qui vit sur place. Gabriel pensait qu’il fallait alerter la presse et que des articles dénonçant cette situation insupportable pourraient freiner les ardeurs de Cardin. J’avais vu à la télévision un documentaire réalisé par Thomas Bornot que j’avais beaucoup aimé et je suis entré en contact avec lui. On s’est rencontrés et il est tout de suite rentré dans le projet avec moi.

TB - Lorsqu’on s’est rencontrés, la première fois, Cyril m’a raconté ce qui était en train de se passer à Lacoste et son envie de raconter cette histoire à travers un film. Je lui ai tout de suite dit que je n’étais pas journaliste et que je n’étais pas forcément la bonne personne pour réaliser ce documentaire. Mais en même temps j’avais été touché par son énergie, sa candeur et son envie de faire bouger les choses. Quelques jours plus tard, nous nous sommes revus et je lui ai dit que j’étais partant à condition que le film puisse aussi raconter son histoire à lui.

Thomas, tu as tout de suite décidé que Cyril serait le personnage central du film ?

TB - Oui, pour moi Cyril était un peu comme un Don Quichotte au pays de l’ultra-libéralisme. Il était touchant et débordant d’énergie. Il incarnait parfaitement le combat qu’il voulait mener.

Pourquoi ce village est-il si important pour vous, que vous ayez décidé d’en faire un film et d’y consacrer 5 ans de votre vie ?

CM - Je suis né à Paris, mais pour des raisons familiales, j’ai passé une grande partie de mon enfance et de mon adolescence à Lacoste. Mon père était un hippie, comme on disait à l’époque. Mais à sa mort, c’est ma grand-mère paternelle qui m’a élevé. Cette grand-mère, Mamie Arlette, était dépassée par l’adolescent fort turbulent que j’étais. Et ce village a joué pour moi le rôle d’un parent. Il était composé aussi bien d’artistes que de paysans, de notables que de hippies, et c’est cette communauté hybride qui m’a façonné et aidé à grandir. Voir l’âme de ce village progressivement rongée et disparaître par le caprice d’un seul homme était pour moi insupportable. Ce village était une partie de moi. Je ne savais pas quoi faire, mais je ne pouvais me résoudre à rester les bras croisés.

TB - La première fois que j’ai visité Lacoste, j’ai tout de suite pensé à ces villages fantômes que l’on peut voir dans les westerns avec ces buissons qui roulent et les volets qui claquent au vent. De voir comme ça des dizaines de maisons et de commerces vides alors qu’à Paris, à l’époque, on voyait des campements géants de migrants dans la rue, il y avait vraiment quelque chose de choquant. Ensuite quand j’ai entendu Pierre Cardin se justifier, j’ai compris qu’il fallait impérativement montrer ce qui se passait là-bas.

Ce qui se passe à Lacoste est-il quelque chose d’exceptionnel ou le symptôme d’un phénomène plus large ?

TB - Je ne sais pas si d’autres villages en France ou ailleurs sont rachetés par d’autres Cardin. Mais je pense que ce qui se passe à Lacoste peut être vu comme un exemple de ce phénomène généralisé de prédation par les plus riches de lieux ou de biens immatériels qui auparavant étaient publics ou communs.

CM - En achetant et en vidant ainsi les logements et les boutiques, c’est tout un mode de vie qui est menacé. Les habitants sont exclus du centre du village et il n’y a plus d’activité économique. Bien entendu, il y a aussi un grand nombre de villes et de villages qui sont menacés par l’exode rural, la multiplication des hypermarchés qui détruit les petits commerces et les centres-villes. Mais à Lacoste c’est différent, quand un milliardaire annonce partout dans la presse vouloir sauver le village et qu’au final il décide de privatiser pour lui seul un patrimoine architectural et culturel, c’est catastrophique !

Le film montre bien que Lacoste était un village singulier avec une âme particulière. A-t-elle aujourd’hui disparu ?

CM - Il reste une vie à Lacoste, et les villageois continuent à s’organiser autour notamment du foyer rural qui reste très actif et d’un maire qui se débat autant qu’il peut pour que vive son village. Mais du coup la majeure partie des habitants vivent sur le plateau, à deux kilomètres du centre qui lui est devenu quasi fantôme.

TB - C’est vrai que le vivre ensemble n’a pas totalement disparu mais il tend quand même à disparaître. C’est une donnée qui m’avait sauté aux yeux la première fois que je suis venu à Lacoste : en rachetant les maisons historiques du centre du village, Pierre Cardin a participé à la création d’une vraie banlieue à quelques kilomètres. Ceci dit, l’esprit de Lacoste est toujours vivant, il est porté par ceux qui ont résisté et qui restent, mais qui commencent à vieillir. Sans jeunes pour reprendre le flambeau, le village finira par mourir.

Ce film raconte trois an nées de votre vie, trois ans d ’engagement. e st-ce que ces trois ans ont changé votre vie ?

CM - Au fur et à mesure que nous avancions avec Thomas, j’ai pris conscience de ce que voulait dire s’engager. Si je ne le savais pas au début du projet, je sais à présent que Thomas avait très bien vu où il voulait m’emmener. Je dois dire que ce film et la présence de Thomas m’ont fait prendre conscience de beaucoup de choses. Je ne suis plus le même aujourd’hui, cela va sans dire.

Vous avez réalisé ce film qui a représenté 5 ans de travail pour moins de 30 000 euros de budget sans aucune aide publique, c’est un beau challenge non ?

TB - Au départ nous voulions financer ce film par les moyens classiques notamment auprès de la télévision, mais ils ont tous refusé. Alors, on a fait avec les moyens du bord. On a appelé tous nos potes et on leur a dit " Venez les gars, c’est pour la bonne cause ! ". Et ils sont tous venus nous filer un coup de main. C’est à ce moment-là que vous vous rendez compte que l’engagement crée de l’engagement. Et ça, c’est très important. Mais au final c’est un film que l’on a fabriqué à quatre avec Arthur Frainet et Yannick Kergoat qui nous a rejoint sur la fin. Yannick a repris le montage du film et s’est engagé à financer la post-production et à nous accompagner jusqu’à sa sortie. Il a tenu ses engagements puisque le film sort en salle, distribué par JHR Films.

CM - Comme nous n’arrivions pas à faire financer le film de manière classique, on s’est tourné vers une plate-forme de crowdfounding, kisskissbankbank, pour commencer le tournage. Au final on a fait le film grâce à celles et ceux qui ont cru en ce projet. D’ailleurs le générique de fin montre bien que c’est une aventure collective : il n’ y presque que des remerciements.

Pierre Cardin aurait pu réellement être un mécène pour le village ma i s c ’est l'inverse qui s’est produit. est-ce irréversible ?

CM - Bien sûr que non, il y a tout pour en faire un lieu de vie ouvert, chaleureux et écologique : il y a des maisons, des boutiques et des terres. Il y a de nombreux artistes locaux. Le champ des possibles est infini, la seule condition c’est que tout le monde puisse se le réapproprier.

TB - Pour l’instant l’avenir est incertain. Pierre Cardin campe sur ses positions. C’est aujourd’hui un homme âgé, personne ne sait précisément ce qui se passera à sa mort. Quoi qu’il arrive, il n’y a pas de fatalité et il faut continuer de se battre. Pour nous ce film est une étape dans ce combat.

DISTRIBUTEUR : JHR FILMS



 





UN PROBLEME TECHNIQUE NOUS EMPÊCHE DE METTRE A JOUR NOTRE SITE :
- Essayez de revenir vers la page d'accueil : www.espacesaintmichel.fr.st
- Si cela ne fonctionne pas nous vous invitons à consulter les horaires sur le site d'allociné :
Lien vers le site d'ALLOCINE

Merci de votre compréhension