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PLOGOFF, DES PIERRES CONTRE DES FUSILS de Nicole LE GARREC

SORTIE NATIONALE : 12 Février 2020

1h52 – France – 1980


SYNOPSIS

Plogoff, février 1980. Toute une population refuse l’installation d’une centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz, en Bretagne. Six semaines de luttes quotidiennes menées par les femmes, les enfants, les pêcheurs, les paysans de cette terre finistérienne, désireux de conserver leur âme. Six semaines de drames et de joies, de violences et de tendresse: le témoignage d’une lutte devenue historique.


ENTRETIEN AVEC LA REALISATRICE

Pourquoi avez-vous réalisé ce documentaire ?

La révolte des habitants de Plogoff offrait un vrai sujet de film. C’était la vieille histoire de David contre Goliath, à l’heure du nucléaire. Des femmes, des militaires, des marins de l’État rompent avec les principes qui ont régi leur vie pour s’aventurer dans l’insoumission et la rébellion.

Qu’est-ce qui provoque cette rupture ?

Ce moment de bascule prend racine dans leur attachement à Plogoff et dans le lien très fort qui les unit à la mer. Or, cette mer nourricière avait été gravement souillée lors de marées noires successives. Des catastrophes qui avaient mis en lumière l’impuissance des autorités à y remédier. Dès lors, le nucléaire avec ses dangers, ses déchets à long terme, suscitaient méfiance et rejet.

Le film montre une confrontation particulièrement brutale.

Dans la soirée, juste avant 17h, les manifestants affluaient de partout. Les femmes ne manquaient jamais ce moment crucial, qu’elles appelaient la " messe ". Le départ des forces de l’ordre s’accompagnait toujours d’un déferlement de grenades lacrymogènes et offensives et pouvaient donner lieu à des arrestations.

Quelles ont été les conditions de tournage ?

Nous n’avions pas d’argent et pas d’espoir d’en avoir pour un tel sujet. On s’est endettés au point d’hypothéquer notre maison. Par contre, cela faisait dix ans que l’on réalisait des diaporamas et des courts métrages sur des sujets engagés comme le remembrement et les marées noires. Un travail de terrain au plus près des gens, qui suscitait la confiance. C’est ainsi que Marie Carval, une habitante de Plogoff, nous a accueillis et hébergés dans sa ferme durant le tournage du film.

Combien de temps avez-vous tourné ?

Six semaines, soit le temps de l’enquête d’utilité publique (du 31 janvier au 14 mars 1980). On filmait les affrontements des habitants avec les forces de l’ordre mais aussi leur quotidien : leurs deux vies en somme.

Comment ce quotidien s’articulait-il avec leur combat ?

En fin de journée, après les combats, Plogoff respirait. Marie, notre hôtesse, préparait le goûter, allait nourrir ses poules. La sérénité reprenait ses droits. Mais à la nuit tombée, le combat repartait. Félix le cameraman, Jakez, le preneur de son, et moi-même, rejoignions les manifestants. " Barrer la route aux envahisseurs ": ce mot d’ordre se traduisait par la construction de barrages sur le pont du Loc’h, à l’entrée de Plogoff, chaque nuit.

Pourquoi " Plogoff, des pierres contre des fusils " reste-t-il d’actualité ?

Quarante ans après, les événements de Plogoff continuent à avoir une résonance forte avec des mobilisations récentes, que ce soit le mouvement des Gilets Jaunes, ou l’opposition à des méga-projets comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le site d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure... Le nucléaire reste un problème. On le voit avec nos centrales vieillissantes, avec l’EPR, ses surcoûts, ses retards, ses malfaçons. Et les déchets nucléaires, qu’on laisse aux générations futures.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux jeunes ?

Ce que le film transmet peut-être le mieux, c’est le côté résistance de la population. Aujourd’hui, il y a toujours besoin de résister contre des projets dépassés, néfastes pour la planète. Les jeunes se mobilisent de plus en plus. Le combat de Plogoff a été couronné de succès. J’espère transmettre un message d’espoir aux jeunes spectateurs.


BIOGRAPHIE DE LA REALISATRICE

Nicole et Félix… ou Félix et Nicole, disent les amis. Ces deux-là se sont épaulés toute leur vie, et continuent de rêver d’images ensemble. Leur plus beau " forfait " reste le film " Plogoff, des pierres contre des fusils ", tourné en 1980 dans le sud du Finistère, en Bretagne, en plein coeur des événements qui secouèrent le cap Sizun, pressenti alors pour abriter une centrale nucléaire. De véritables autodidactes. Le proverbe "C’est en avançant qu’on fait le chemin" pourrait bien leur convenir.

Dans les années 1970, Félix, photographe de village à Plonéour-Lanvern, se distingue par la qualité de ses portraits, ses agrandissements géants, ses projections diapos en extérieur... Nicole se souvient de photos de marins-pêcheurs projetées sur les murs des criées de ports de pêche. " Personne ne le faisait à l’époque. Je me suis demandée ce que ces gars-là diraient si on les faisait parler. "

Mettre des mots sur les images ? Nicole décide d’aller recueillir les paroles des gens, avec Félix à la photo. Au fil de leurs tribulations, ils vont réaliser une quinzaine de diaporamas, à la pointe du Finistère et dans toute la Bretagne. Toujours sur des thèmes proches des gens : le remembrement, la langue bretonne, les premières écoles Diwan (en breton), les pardons, les gens du voyage, le bistrot du coin ou les ardoisiers.

Quand René Vautier, que Félix rencontre sur le tournage du film " Z ", de Costa-Gavras, réalise " Avoir 20 ans dans les Aurès ", Félix participe aux repérages en Tunisie et signe la photographie. Nicole est embauchée comme script. Prix de la critique à Cannes en 1972, ce film, devenu emblématique de la dénonciation de la colonisation, est l’une des premières réalisations de l’UPCB, l’Unité de production cinéma en Bretagne que le trio a fondée à Plonéour-Lanvern. Auparavant, il y a eu " Mourir pour des images ", tourné à l’île de Sein, vibrant hommage à Alain Kaminker, cameraman disparu en mer. De ces premiers compagnonnages naîtra une longue et belle amitié entre les Le Garrec et René Vautier.

Nicole coréalise avec René, en 1974, " La Folle de Toujane ", où elle fait jouer ses propres parents, puis " Quand tu disais Valéry ", en 1975. Une authentique plongée dans la culture ouvrière : derrière ce film, vibre toute l’âme du Centre de culture populaire de Saint-Nazaire.

Par vents et marées, Nicole et Félix Le Garrec poursuivent leur chemin, entre films de commande et projets personnels, qu’ils bouclent dans l’ancienne ferme où ils ont élu domicile. Félix transforme l’ancienne étable en studio d’enregistrement. Le local du pressoir deviendra salle de montage. En 1978, ils tournent " Mazoutés aujourd’hui ", sur le naufrage de l’Amoco Cadiz. Un film réalisé sans financement, qui sera présenté dans toute la Yougoslavie. Destin singulier, comme les Le Garrec savent en inventer.

Depuis un moment, Nicole suit toutes les manifestations à Plogoff, à quelques encablures de leur domicile. C’est là, sur ces landes désolées de la pointe du Raz, que les autorités prévoient d’implanter une centrale nucléaire. Aucun cadre d’EDF ne peut imaginer que la population des environs se mobilisera. Grave erreur. Méconnaissance de ces Capistes déterminés. Soir après soir, comme on va à la messe, toutes générations confondues, ils manifestent. Religieusement, avec une foi inébranlable, ils lancent des pierres sur les unités de gendarmerie qui ont échoué en ce bout du monde.

Quand l’enquête d’utilité publique commence, Félix et Nicole ont l’intuition qu’il faut tout filmer. Ils ne vont plus arrêter. " Nous allons nous endetter pour acheter de la pellicule. C’est le début d’une longue histoire… ".

Nicole sourit quand elle évoque la première du film, en septembre 1980, au Festival de Douarnenez. La foule qui patiente devant le cinéma convaincra les réticences de quelques représentants de l’autorité qui auraient voulu interdire cette projection. Les critiques sont élogieuses. Nicole et Félix Le Garrec entament un véritable tour de France pour présenter leur film. Ils ne savent pas encore que cela va durer des années! Et même quarante ans...

À partir de 1982, le couple se voit confier la responsabilité de mettre sur pied un Atelier régional de cinéma. L’ARC offre aux jeunes réalisateurs des aides au premier film, du matériel de tournage et propose des stages de formation couvrant toute la chaîne du cinéma, de l’écriture de scénario au montage.

La structure ferme ses portes à la fin des années 1990. Les deux nomades retrouvent leur liberté. Ils tournent en Bretagne mais aussi en Roumanie, Mali, Vietnam…

En mai 2019, surprise : " Plogoff, des pierres contre des fusils ", qui vient d’être restauré, est sélectionné au Festival de Cannes, dans la section " Cannes Classics ". Belle consécration pour leur film " sauvage ", tourné sans moyens ni autorisations...

Aujourd’hui, à l’aube de leurs 90 ans pour Félix, 78 ans pour Nicole, le couple voit son travail photographique valorisé par l’association Les Amis de Nicole et Félix Le Garrec. Et il se prépare à un nouveau tour de France pour présenter " Plogoff, des pierres contre des fusils " qui ressort en salles de cinéma en février 2020. L’un comme l’autre ont encore quelques velléités de naviguer loin d’existences trop étroites… Bon vent !

Source: Bretagne et Diversité

https://www.bretagne-et-diversite.net/fr/portraits-realisateurs/felix-le-garrec/

AUTOUR DU FILM

Venus d’abord en voisins, Nicole et Félix Le Garrec ont tout de suite la conviction d’assister à des événements exceptionnels et de la nécessité d’en témoigner. Ils hypothèquent leur maison pour qu’une banque leur accorde un prêt, et s’installent à Plogoff, chez l’habitant, pendant toute la durée des événements. Préparé dans l’urgence, réalisé sur le vif, le film témoigne de six semaines d’une lutte devenue historique.

Une lutte initiée par des habitants attachés à ce territoire depuis plusieurs générations, les femmes en tête.

" Ce qui me tenait à coeur, explique Nicole Le Garrec, c’était de montrer comment des gens ordinaires, habitués à ne pas remettre en cause l’ordre établi, pouvaient opter pour une position si radicale. "

A sa sortie en salles, en novembre 1980, les documentaires sont rares au cinéma. Mais le film séduit les critiques et trouve son public (100 000 entrées). " Plogoff, des pierres contre des fusils " reste un témoignage unique de cette contestation sociale et politique, qui a marqué la fin du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. " Plogoff, des pierres contre des fusils " est devenu un film emblématique du cinéma engagé.

DISTRIBUTEUR : NEXT FILM DISTRIBUTION



 





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